Enquête sur la place des matériaux biosourcés dans la Métropole Rouen Normandie
François Fleury
La contribution de la chaire Ressources naturelles renouvelables, climat et architecture au programme de recherche POPSU[1] Métropole Rouen Normandie faisait l’hypothèse que la COP21 locale pouvait constituer un révélateur topique de la réalité métropolitaine. Parmi les contributeurs d’émissions de gaz à effet de serre, les matériaux de construction constituent un enjeu environnemental particulier permettant de saisir une facette de la « personnalité écologique » de la Métropole. L’intérêt de cette entrée est que la construction constitue un secteur économique important, qui génère des flux de matières et d’énergie, et qui est très prégnant dans le vécu quotidien de l’espace public. Les qualités spatiales, esthétiques, symboliques, environnementales qui en résultent sont de nature à qualifier le territoire.
La construction avec des matériaux écologiques appelle des stratégies territoriales, intercollectivités, à différentes échelles selon qu’il s’agit de matériaux de réemploi ou recyclés, de terre, ou de biosourcés tels que le bois, la paille, le chanvre ou le roseau pour ne citer que ceux-là. Ces derniers, les matériaux bio-sourcés, sont des produits ou co-produits de l’exploitation forestière et de l’agriculture, qui possèdent chacune leur propre plan stratégique territorial.
Les initiatives métropolitaines pour promouvoir les matériaux bio-sourcés ont-elles des répercussions au delà de ses frontières? Dans quelle mesure dépend-elle des stratégies de ses voisines et de celles des collectivités de plus grande échelle? Quelles opportunités et contraintes ces relations aux autres représentent-elles pour une telle politique d’éco-construction? Le rayonnement des réalisations exemplaires issues – ou non – de l’exercice des responsabilités métropolitaines est-elle de nature à participer d’une identité architecturale métropolitaine fondée sur la mise en œuvre d’éco-matériaux ? Le quartier Rouen Flaubert est un bon cas d’école : l’exigence d’une quantité minimale de matériaux biosourcés dans toute construction peut-elle être un tremplin pour développer de nouveaux secteurs économiques locaux?
Si ces questions forment bien un arrière-plan pour ce travail de recherche en architecture, l’objectif de cette action dans le cadre du programme POPSU se concentre davantage sur la compréhension de la portée d’une politique métropolitaine concernant les matériaux sur l’architecture et sur le positionnement du concepteur d’une part, et d’autre part sur le potentiel de l’architecture à accompagner, amplifier, reformuler les objectifs fixés. Il faut pour cela d’un côté caractériser la politique et ses leviers, et d’autre part explorer comment la manière dont elle est formulée influence la façon dont le constructeur peut se l’approprier, la traduire et l’exprimer.
Ce travail se concrétise par le rapport de recherche : La métropole biosourcée ? Potentiels et actions métropolitaines pour la promotion des matériaux écologiques dans la construction, dont le sommaire est présenté ci-dessous. Il est actuellement en cours de relecture pour paraître sous la forme d’un Cahier POPSU[2].
Sommaire
- Introduction
- 1 Matériaux biosourcés et Eco-matériaux
- 2 Labels bâtiments
- 3 Actions potentielles
- Les actions métropolitaines
- Réglementation urbaine
- Maîtrise d’ouvrage de la métropole ou de ses communes
- Aide au développement et à la valorisation des ressources
- Action politique
- Communication
- Fourniture ou financement de services d’information, formation, mise en contact
- Etudes de cas
- Abri de jardin d’un particulier
- École des cygnes à Freneuse
- Perspectives
- Limites de l’étude
- Repenser les spécifications (PLU, CCTP, CPAUEP)
- Enseignements pour l’action
- Métabolisme territorial
- Architecture
- Annexe méthodologique
[1]Plateforme d’observation des projets et stratégies urbaines
[2]La collection « Les Cahiers POPSU » de la Plateforme d’observation des projets et stratégies urbaines rassemble les résultats des travaux de recherche-action menées dans le cadre du programme POPSU Métropoles.